Bonjour Le_dépressif,
Désolé de vous avoir choqué. Ce n'est pas mon but, mais en même temps, est-ce surprenant ? Nous parlons de la position des TJ, la plus critiquée. Il faut donc s'attendre à quelques secousses dans le débat.
Pour les raisons spirituelles, je trouve cela très flou.Pour les raisons sanitaires, ce sont des TJ eux-même qui ont mis cela sur le tapis.
Le_dépressif, je sais que vous avez étudié avec des TJ, vous êtes donc sensé connaitre la base scripturale de notre position vis à vis du sang : Actes 15:29 entre autres. C'est ce que j'entendais par "raisons spirituelles".
Le héro meurt dans le but de sauver des vies ou d'aider un grand nombre de personnes. C'est ce qui lui vaut cette appellation. Jésus est par exemple, un héro. C'est extrêmement honorable que de mourir pour sauver la vie d'autrui. Il n'y a pas de plus belle mort.
Une personne (religieuse ou non) qui meurt car elle a refusé un traitement pouvant la sauver pour la simple raison que cela va contre son idéologie, est vraiment folle. D'une part cette personne ne pense même pas à ses proches qui vont souffrir de sa mort, ce qui est égoïste.
D'un autre côté on pourrait même dire que cette personne a été contre la Bible.
Si je ne me trompe pas, le suicide est interdit dans la Bible. Or là, on lui propose un traitement pouvant la sauver, et elle refuse en toute connaissance de cause de le prendre. On peut assimiler cela à un suicide car elle a le choix entre la vie et la mort et elle choisit la mort.
Je ne suis pas contre les personnes qui refusent la transfusion. Moi-même si je peux contourner la transfusion, je le fais. Mais lorsqu'il y a danger de mort, c'est tout autre chose.
Le héros ne meurt pas forcément pour avoir sauvé des vies. Il peut être mort pour avoir assumé ses idées jusqu'au bout.
Je suis d'accord avec vous lorsque vous dites "C'est extrêmement honorable que de mourir pour sauver la vie d'autrui". Ensuite vous déclarez "Une personne (religieuse ou non) qui meurt car elle a refusé un traitement pouvant la sauver pour la simple raison que cela va contre son idéologie, est vraiment folle." Or là, je ne suis plus d'accord. Ca reviendrait à se dire "lorsque ma vie est en danger ou qu'elle est "sauvable", je dois renoncer à mes croyances, à mon idéologie". Je pense que cette personne vous semble "folle" pour une seule raison : son idéologie diffère grandement de la vôtre !
Des hommes sont morts héroïquement alors qu'ils avaient la possibilité de sauver leur vie. Au XXe siècle, si tous ceux qui ont soldé leur opposition au dictature par une mort avait réfléchi comme ça (vie en jeu=abandon de mes idées), la liste des héros de guerre ou des objecteurs de conscience serait vide ; et cette dignité humaine que des hommes ont manifesté, au péril de leur vie, pendant que d'autres piétinaient le genre humain, serait absente de nos mémoires. Mais voilà, le problème est que les Témoins de Jéhovah ne risquent pas leur vie pour une idéologie séduisante. En effet, pourquoi notre refus indigne de nombreuses personnes ?
Parce qu'elles n'admettent pas le motif qui va à l'encontre de leur conception ou idéologie.
Grosso modo, la mort choisie pour honorer ses convictions ou sa cause ne peut être qualifiée de "honorable" que s'il n'y a pas une histoire de soin ou de traitement médical (synonyme de vie) refusé . Pourtant, si l'on élargit le raisonnement, les personnes mortes pour une cause, communément admise et défendue (j'insiste sur ce point car c'est sur lui que bascule le pour et le contre notre position), alors qu'elles pouvaient vivre en faisant le choix de renoncer à leurs convictions, revient au même que celles mortes pour leurs croyances (religieuses) en refusant un traitement médical ; en l'occurrence la transfusion sanguine. Cependant, dans la mesure où ces dernières refusent un traitement qui "aurait pu" les sauver, qu'il n'y a pas d'enjeu populaire, et que leurs croyances sont partagées par quelques millions de personnes seulement (et non la majorité), elles en révoltent plus d'un, qui ne peuvent les considérer comme des hommes ayant faits un choix honorable, celui de leurs idées. Bien au contraire.
Eh oui ! Ce qui fait défaut, aux yeux de certains, à ces objecteurs de conscience rencontrés dans les hôpitaux, c'est leur conviction tenace, même devant la mort. Ca fait peur ! Etre prêt à mourir pour respecter un principe biblique, "c'est absurde !" disent-ils. Je peux comprendre la vivacité de leur réaction, néanmoins, pourquoi ma position serait-elle "absurde" ? Il est clair qu'il est difficile d'admettre chez l'autre ce que, nous-même, nous ne ferions pas, d'autant plus lorsqu'il s'agit de croyances religieuses. Mais, honnêtement, comment trouver la position du voisin cohérente lorsque nous ne partageons pas les mêmes convictions religieuses ? Dans une situation d'incompréhension comme celle illustrée dans ce débat (lancé et relancé en permanence), ne serait-il pas raisonnable de combler les mécompréhensions de chacun avec la tolérance ?
Aussi, vous ajoutez, en parlant de la personne décédée pour refus de transfusions, "cette personne ne pense même pas à ses proches qui vont souffrir de sa mort, ce qui est égoïste." Le_dépressif, Qu'est ce qui vous permet d'être affirmatif sur ce point ? Croyez-vous que l'individu qui souhaite faire respecter sa conscience est insensible ? Qu'il n'aime pas les siens, qu'il ne les considère pas dans ce choix difficile à faire ?
Enfin, vous parlez du suicide. Si pour vous avoir "le choix entre la vie et la mort" et pourtant choisir "la mort" définit un suicide, alors Jésus s'est suicidé. Il aurait pu fuir (au jardin de Gethsémané, la veille de sa mort, Jésus savait que ces ennemis approchés).
Aucune position n'est meilleur que l'autre. Mais, mettons deux personnes en danger de mort, les deux ont besoin de transfusion. L'une refuse, l'autre accepte. L'un d'eux meurt (devinez lequel) et l'autre vit. On voit clairement qui a fait le bon choix.
D'une part, celui qui est est mort est... mort ! Ce qui est tout de même assez embêtant. Sa femme souffrira voire même fera une dépression. Ses enfants en bas-âge ne comprendront pas pourquoi papa ne vient plus à la maison. Ils grandiront sans père et demanderont un jour à leur mère pourquoi il n'ont pas de papa alors que leurs amis à l'école en ont tous un qui les emmène jouer au foot le dimanche... Rien de tel pour briser une famille...
Sans faire de lien entre le refus de transfusions et l'héroïsme (précédemment, je les ai mis en parallèle dans un seul et unique but : démontrer que la mort volontaire d'un homme est bien ou mal considérée par ses semblables en fonction du politiquement correct), qu'advient-il de la famille d'un héros mort pour sa cause ?
Tu as raison sur un point. Être Témoin de Jéhovah relève d'un choix personnel. Mais un adepte a déjà fait son choix. Donc on peut dire que la Watchtower impose les doctrines aux adeptes et c'est vrai.
C'est bien elle qui fait les interprétations et qui vous explique la Bible à travers ses périodiques. Donc la Watchtower enseigne bien qu'il faut s'abstenir du sang.
Non, vous vous trompez. Nous parlons du refus de transfusions sanguines, l'une des caractéristiques religieuses des Témoins de Jéhovah. Lorsque l'on devient Témoin de Jéhovah, on embrasse un christianisme particulier, dans lequel s'inscrit ce principe relatif au sang. Jusqu'à preuve du contraire, personne n'est obligé de se faire baptiser. Le choix est donc, avant toutes choses, personnel.
Ils les refusent en leur âme et conscience car on leur a appris qu'il ne fallait pas en accepter.
Non plus. "on leur a appris" et ils ont analysé l'enseignement reçu afin de se déterminer, afin de l'"accepter" ou le rejeter. Oui, "ou le rejeter", car contrairement a beaucoup d'idées reçues (je ne parle pas pour vous), ils ont le choix.
Cordialement,
Edom