Hébreux 1:5 révèle-t-il "que Jésus n’est pas un ange "?Thiébault a écrit :De toute façon, il y a un passage très clair dans la Bible qui dit que Jésus n'est pas un ange. Ce passage vous est destinés, car il anticipait votre doctrine hérétique.
" Auquel des anges, en effet, a-t-il jamais dit: Tu es mon fils, moi, aujourd'hui, je t'ai engendré? " (TOB). La question soulevée dans ce passage, exclut-elle Jésus de la classe, ou du groupe, des anges? Pas nécessairement.
Par exemple, en Psaume 82:6,7, nous lisons à propos de juges imparfaits: " Je le déclare, vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut, pourtant vous mourrez comme les hommes " (TOB; c'est moi qui souligne). Doit-on conclure que ces juges ne faisaient pas partie de la classe des humains, sous prétexte qu'ils devaient mourir " comme les hommes "? Non bien sûr. En réalité, le contexte montre que ces juges étaient bien des hommes (versets 3,4), et que, s'ils furent qualifiés de " dieux " en raison de leur pouvoir, ils n'en demeuraient pas moins des hommes ordinaires, et mortels.
Se pourrait-il, pareillement, que le terme " anges ", en Hébreux 1:5, 13; 2:5, soit à considérer au sens d'anges ordinaires, par contraste avec ceux qui occuperaient une position supérieure, ou extraordinaire?
Les Ecritures montrent que " parmi les anges sont établis un ordre et des rangs. L’ange principal quant à la puissance et au pouvoir est l’archange Mikaël (Dn 10:13, 21 ; 12:1 ; Jude 9 ; Ré 12:7) (...). Les séraphins tiennent un rang très élevé parmi les anges pour ce qui est des privilèges et de l’honneur (Is 6:2, 6). Les Écritures mentionnent plus souvent (quelque 90 fois) les chérubins. Si on en juge d’après les tâches et les responsabilités qui leur sont confiées, eux aussi ont une position spéciale parmi les anges (Gn 3:24 ; Éz 10:1-22 ). Puis vient l’immense armée des messagers angéliques dont Dieu se sert afin de communiquer avec l’homme " – Etude Perspicace, vol. 1; p. 122.
Ainsi donc, certains anges se distinguent de la majorité, en raison de leur " rang ". Que nous apprennent les Ecritures à propos de Jésus, et de sa position ou " rang "?
En 1 Thessaloniciens 4:16, Paul décrit la façon dont celui-ci se manifestera lorsqu'il relèvera les morts: " Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d'archange et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel; et les morts en Christ ressusciteront premièrement " – Darby. Si la voix de Jésus s'identifie à une "voix d'archange", se pourrait-il qu'il soit, lui-même, l'archange, le seul, dont parlent les Ecritures? D'autres versions, toutefois, rendent ce passage différemment: "Car lui-même, le Seigneur, au signal donné, à la voix de l'archange et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel ..." (TOB), laissant seulement entendre que Jésus agira à un moment précis, "au signal donné", c'est à dire "à la voix de l'archange". L'expression "signal donné" traduit le vocable 'keleusmati' (datif de 'keleusma') qui emporte l'idée d'un cri de commandement, d'un ordre. Si l'archange, dont il est question en 1 Thessaloniciens 4:16, est différent de Jésus, cela supposerait que, pour agir (c'est à dire pour descendre du ciel), ce dernier attend le signal, ou l'ordre, donné par une créature censée lui être inférieure et subordonnée. Cela est peu probable. C'est pourquoi 'keleusmati' (" cri de commandement ") et 'phônêi' ("voix") doivent s'entendre au sens de datifs de manière, plutôt que circonstanciels (de temps). En effet, comme la version Darby le rend correctement (ainsi que de nombreuses autres traductions), c'est "avec un cri de commandement", "avec une voix d'archange", "avec la trompette de Dieu" que Jésus ressuscitera les morts. (Jean 5:28,29; 1 Co. 15:52).
Par conséquent, si 1 Thessaloniciens 4:16 donne à penser que Jésus est un "archange", se pourrait-il qu'il s'identifie à celui que la Bible appelle "Mikaël" (Daniel 10:13,21; Jude 9) ?
En Daniel 12:1, il est dit de ce dernier qu'il "se lève". Dans d’autres passages de la même prophétie, le terme “se lever” s’applique à quelqu’un qui reçoit le pouvoir royal (Daniel 11:3, 4, 7, 20, 21). C'est pourquoi, lorsque Mikaël ‘se lève’, il se met, lui aussi, à régner. Qu'est-ce que cela signifie? La Tour de Garde du 1° novembre 1985, p. 29, expliquait: " En Daniel chapitre 7, nous trouvons une autre prophétie sur la succession des puissances mondiales qui comporte des analogies avec Daniel chapitre 11. Au point culminant de cette prophétie, cependant, nous lisons que “quelqu’un comme un fils d’homme” a reçu “la domination, et la dignité, et un royaume”. (Daniel 7:13, 14.) Il est communément admis que l’expression “quelqu’un comme un fils d’homme” désigne Jésus (Matthieu 10:23; 26:64; Révélation 14:14). Ainsi, au plus fort de cette prophétie, Jésus devient roi. Dans l’autre prophétie de Daniel, c’est Michel [Mikaêl] qui devient roi [Daniel 12:1]. Étant donné que ces deux prophéties traitent de la même période et du même événement, il est assurément logique d’en conclure qu’elles parlent de la même personne ".
Eu égard à ce qui précède, les Témoins de Jéhovah ont de bonnes raisons de croire que Jésus s'identifie à l'archange Mikaël, le chef des anges. D'ailleurs, ils ne sont pas les premiers à le penser.
Comme le précise The International Standard Bible Encyclopaedia (entrée 'Mickaël'), " les anciens érudits protestants identifiaient habituellement Mickaël au Christ pré-incarné [dans sa préexistence] " (voir The 1599 Geneva Study Bible; Matthew Henry Complete Commentary on the Whole Bible; John Wesley's Explanatory Notes on the Whole Bible).
Un autre ouvrage fait également remarquer: " La position et les services assignés à Mickaël sont si exaltés, que beaucoup pensent qu'il s'agit du Messie " – American Tract Society Bible Dictionary (entrée 'Archangel').
Très tôt, dans l'histoire du christianisme, Jésus fût identifié à un ange, comme en témoignent les propos de Justin le Martyr, qui vécut environ entre 110 et 165 de notre ère: " Or, le Verbe de Dieu est son fils, nous l'avons dit. Il est aussi appelé l'Ange et l'Apôtre; car il annonce tout ce qu'on doit savoir, et il est envoyé pour marquer ce qui est annoncé, comme Notre-Seigneur nous l'a dit lui-même : "Celui qui m'écoute, écoute celui qui m'a envoyé." C'est ce que prouvent encore les écrits de Moïse, où nous lisons : "Et l'Ange de Dieu parla à Moïse dans la flamme du buisson ardent, et dit : Je suis le Vivant, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob, le Dieu de tes pères. Descends en Egypte, et fais-en sortir mon peuple." (...) ils [les Juifs] prétendent qu'il s'agit ici de Dieu le Père éternel, que c'est lui qui a parlé. (...) Ainsi donc, ils méritent bien le reproche de ne connaître ni le Père ni le Fils, ces Juifs qui pensent que c'est le Père éternel qui a parlé à Moïse, tandis que c'est le Fils de Dieu, son Ange et son Apôtre. " – Première Apologie.; 63.