Ecrit le 31 juil. 2007 06:14
Didier a écrit :
Jésus a-t-il réellement besoin d'endosser l'autorité de l'archange Michel pour devenir le chef des armées? Un Maître humain a-t-il besoin de revêtir le caractère intrinsèque d'un de ses subordonnés pour assoir son autorité de "Maître"? Non, bien entendu! Jésus n'a pas besoin de s'exprimer "avec une voix d'archange" pour se présenter comme le "chef des anges", car il est le chef de toutes les créatures intelligentes de Dieu, y compris les anges (Mat. 13:41; 16:24; 24:31; Eph. 1:21).
Vous avez raison et je n'ai pas été assez clair et précis.Permettez-moi deux remarques avant de répondre à votre question
A vrai dire vous ne contestez pas que le caractère indéfini de "la voix d'un archange" peut entrainer l'idée qu'on puisse comprendre ce passage comme "la voix tel qu'un archange" ou "la voix comme un archange" ? Vous n'avez pas répondu sur ce point qui me semble crucial puisque vous êtes parti sur le grec avec Thiebault.
Pour développer avant de répondre à votre question j'aimerais sans entrer dans le grec vous rappelez que quand on dit que quelqu'un "parle avec la voix de..." c'est pour dire qu'il
change sa voix et non qu'il parle de sa propre voix. C'est d'une logique très simple sans entrer nullement dans le grec.
On ne dira par que "Paul m'a téléphoné avec la voix de Paul" puisque tout le monde sait que Paul est Paul et qu'il parle avec sa voix... par contre si Paul a fait une blague téléphonique on dira "Paul m'a téléphoné avec la voix d'Andrée" montra par-là qu'il a
imité la voix d'Andrée.
Ici c'est encore pire, nous avons Jésus qui parle avec "la voix
d'un archange", il s'agit donc non d'une imitation d'une personne, mais de l'imitation d'un "type" d'être céleste. Pour continuer ma démonstration avec Paul et le téléphone, on dirait "Paul a téléphoné avec la voix d'un chien" en admettant que ce coquin de Paul jappe allègrement au téléphone.
Il n'y a donc ici aucune identification de Jésus à un archange quelconque puisqu'on est dans l'indéfini
PIRE en utilisant l'indéfini, Paul montre qu'il y a plusieurs archanges (on sait qu'à cette époque le judéo-christianisme pense qu'il y en a plusieurs, Michel, Gabriel). Effectivement, si Paul pensait qu'il n'y avait qu'un archange (Michel), il aurait dit avec la voix de
l' archange, il aurait même pu préciser de l'archange Michel.
Mais sortons du caractère indéfini du passage pour revenir à votre question, à savoir "pourquoi le maître a-t-il besoin de s'abaisser au niveau du subordonné sur ce qu'il peut très bien faire lui-même ou avoir en tant que maître ?" (j'espère ne pas trahir ici votre question)
La réponse est à mon avis assez limpide. Admettons que Paul, outre les blagues téléphoniques soit le gérant d'un grand restaurant. En tant que gérant, Paul ordonne à ses cuisiniers de produire les repas qu'il a conçu (c'est un grand cuisinier) et qu'on vend dans son restaurant, pour celà, il ordonne au chef cuisinier de faire marcher la cuisine suivant les menus et recettes qu'il a conçu au départ, lui étant le gérant après avoir donner cet ordre, ne contrôle au fond que les sous qui rentrent, que les plats sortent de la cuisine, et pleins d'autres trucs qui ne relèvent pas du fonctionnement interne de la cuisine. Sauf qu'un jour Paul reçoit un hôte de marque qui veut absolument que Paul soit aux manettes de la cuisine lors de son repas, Paul va donc mettre de côté son cuisinier, pour prendre sa place. Paul reste le gérant, le patron, mais
cette fois-ci il prend les commandes de la cuisine, non pas que ce n'est pas lui qui auparavent avait prévu et programmé menus, plats et recettes, mais cette fois-ci il met la main à la pâte.
Idem dans cette affaire de résurrection, Jésus "descend du ciel" (comme quoi une présence invisible), il ne fait pas qu'ordonner et regarder ce qui se passe comme par exemple pour l'expulsion de Satan des cieux, il prend une part active dans la réunion et la résurrection de ses frères, dans ce cadre comme il met plus activement la main à la pâte il prend la place de son subordonné, sans se rabaisser, AU CONTRAIRE, la résurrection de ses frères est tellement importante pour lui, qui ne laisse à personne d'autre le droit de diriger les opérations par le menu !!!
Si Jésus est le "chef des anges", alors on comprend pourquoi il s'exprime "avec une voix d'archange".
Non tout comme le gérant d'un restaurant n'est pas forcément le chef-cuisinier, alors qu'il a pourtant bien un pouvoir, même plus important que le chef-cuisinier, sur les commis !!!
Je n'ai jamais laissé entendre que W. Vine identifiait Jésus à l'archange Mikaël. Voici sa remarque concernant cette question: "1 Thess. 4 :16, où "la voix de l'archange" est, littéralement, 'une voix d'un archange', et se réfère probablement à la voix du Seigneur comme ayant un caractère archangélique" - Vine's Expository Dictionary of New Testament Words; p. 1214. William Vine est un trinitaire, et à ce titre ne peut accepter l'idée que Jésus soit un archange à part entière.
Vine ne fait qu'appliquer ce qu'il applique à "la trompette de Dieu", le caractère indéfini de "la voix d'un archange" ne permet pas d'identifier Jésus à un quelconque archange, mais permet de signifier
la façon ou la manière dont Jésus lance son ordre. Ce n'est pas parce que dans une conversation téléphonique je m'exprime de la façon ou à la manière de Nicolas Sarkozy que je suis Nicolas Sarkozy. Dans notre cas, ce n'est pas parce qu'un gérant de restaurant passe aux cuisines un moment, qu'il devient le cuisinier.
Il ne faut pas comparer ce qui n'est pas comparable. Lorsque des anges agissent comme des représentants de Dieu, ils ne rabaissent en rien la gloire de celui qu'ils représentent. Ils agissent comme des instruments par le moyen desquels Jéhovah se manifeste aux hommes.
Hum, désolé, en fait après relecture du passage, il y a "trois hommes", dont "deux anges", quand à YHVH il n'est jamais identifié à un ange, or dans notre débat c'est problématique, YHVH se serait abaissé lui-même à se transformer en homme pour parler à Abraham, voilà qui est douloureux à faire coller à votre vision d'un maître qui ne s'abaisserait pas à prendre les attributs de son subordonné. Si même YHVH et accessoirement le Logos (en Jésus) sont allés jusqu'à se matérialiser en "homme", créature inférieure. De plus en ce qui concerne YHVH il n'avait aucun problème pour communiquer avec lui par d'autres moyens moins dégradants pour sa condition comme il l'a fait avec d'autres serviteurs de Dieu(rêve, prophète, buissont ardent, etc...), si même YHVH se transforme en homme pour aller négocier avec Abram le sort de habitants de Sodome dans un épisode digne d'un souc marocain, je ne vois pas comment Jésus prenant "la voix d'un archange" pendant une situation donnée, puisse être vraiment choquant.
Enfin pour revenir à votre argument, quand un ange agit en "représentant" de Dieu, il est clair que vous avez raison, il n'égratigne pas la dignité de celui qu'il représente.... à moins de se faire passer pour lui comme dans cet épisode. Si Abram sait qu'il a en face de lui un ange qui parle au nom de YHVH en quoi est-ce problématique, maintenant si cet homme qu'il a en face de lui est vraiment un ange matérialisé et qu'il fasse croire à Abram qu'il est vraiment YHVH sans lui préciser le moins du monde qu'il n'est que son représentant, alors là votre argumentation tombe à l'eau.
Vous ne comprenez pas que contrairement à la "voix" et au "cri", la "trompette" n'est pas un caractère intrinsèque de Dieu, mais un instrument jouant figurément un rôle dans l'accomplissement du dessein divin.
Qui peut déterminer derrière le symbole, ce qui relève du caractère intrinsèque d'un personnage céleste que personne ici n'a jamais vu. Pas vous, pas moi. Les réalités célestes sont décrites anthropomorphiquement pour nous les faire comprendre, apercevoir, il est illusoire de vouloir les faire correspondre exactement à notre condition humaine et à notre monde matérielle.
Surtout qu'en relisant le passage, si on doit parler de caractère intrinsèque de quelque chose dans ce passage, c'est bien le fait que tant "la voix d'un archange" que "la trompette de Dieu" définissent les "moyens" du signal donné, ils sont des caractères intrinsèques de ce signal.
Le signal ou cri sera donné tant "avec une voix d'un archange", que "la trompette de Dieu". Mettre d'un côté "le cri" et "la voix" comme des caractères intrinsèques de Jésus et "la trompette" comme n'étant pas de cet ordre, revient à tordre le texte. Le signal ou cri, est donné "avec une voix d'archange" et "avec la trompette de Dieu", en schématisant pour être plus clair. Cri= Voix+ trompette. Il est donc impossible de séparer la voix de la trompette, et le cri de la trompette en leur calquant des "caractères intrinsèques" qui n'ont rien à voir avec la pensée de l'apôtre.
Et si vous me dîtes qu'un 'cri" ne peut se réaliser que par "une voix" et pas par "une trompette" (ce qui est au fond plus votre problème que le mien), je vous répondrait par un passage biblique mettant en scène Jésus ressuscité:
(Révélation 1:10) Par inspiration je me suis trouvé au jour du Seigneur, et j’ai entendu derrière moi une voix forte comme celle d’une trompette
Et bien sûr il s'agit de Jésus, bref, si vous voulez dans votre anthropomorphisme forcené absolument que le cri ne soit produit que par une voix et pas une trompette. La Bible a déjà montré que la voix de Jésus ressuscité était forte comme celle d'une trompette....
Muni de ses informations outre l'équation cri= Voix d'archange+ trompette de Dieu est tout à fait envisageable, mais pire, celà démontre simplement que Jésus dans cet épisode de la résurrection
fait TOUT (car à cette époque dire c'est faire): A la fois, il dirige tout ce qui se passe sur terre comme un général des anges (archange) et à la fois il fait le travail de Dieu en ce sens qu'il ressuscite les morts (trompette de Dieu).
Ainsi la trompette de Dieu est bien constitutive du cri et vient bien de la voix de Jésus que vous jugez, elle est bien tout aussi intrinsèque que la voix de l'archange, car dans cet épisode de la résurrection de ses frères, Paul montre simplement que Jésus est au four et au moulin endossant à la fois le rôle d'archange (c'est à dire en plus de commander superviser toutes les opérations) et à la fois le rôle de Dieu (résurrection de ses frères). J'en reviens à mon point de départ, si "la voix d'un archange" signifie que Jésus est un archange, vu qu'il est impossible de séparer "la voix de l'archange" et "la trompette de Dieu" tant d'un point de vue du contexte que la pensée de Paul, alors vous êtes obligé de conclure que Jésus criant son commandement avec "la trompette de Dieu" en fait sa voix également, alors Jésus est Dieu.
Amicalement,
Basile