Ah bon ? Croyez-vous vraiment que deux femmes juives, grecques ou romaines arpentaient, maison par maison, les rues de Jérusalem, d'Athènes ou de Rome, et conversaient avec les habitants, hommes ou femmes, voire leur laissaient quelques petits dépliants (la Bible telle que nous la connaissons n'existant pas encore) ?Edom a écrit : Oui. Et vous, êtes-vous d'accord avec moi pour dire que la caractéristique principale des chrétiens du Ier siècle en matière d'évangélisation c'est le porte à porte ?
Bien sûr que votre évangélisation humilie : elle humilie tout ceux à qui vous venez dire qu'ils ne sont pas de vrais chrétiens, qu'ils ne sont pas approuvés par Dieu, qu'ils ne croient pas correctement ou ne connaissent rien à la Bible.Edom a écrit : A la différence, notre évangélisation n’humilie pas ceux qu’elle concerne.
Je ne comprends d’ailleurs pas votre comparaison, vous mélangez les genres, selon vous, l’évangélisation s’apparente à de l’acharnement, pensez-vous que Jésus et ses disciples s’acharnèrent quand ils diffusaient ce message qu'est la bonne nouvelle ? Outre la question de savoir si chaque chrétien doit évangéliser à la manière de Jésus et ses disciples, c’est le modèle laissé par ces derniers que nous reproduisons dans notre ministère : les premiers chrétiens prêchaient notamment "dans les rues".
Quant à la prédication du premier siècle, elle était effectuée "dans les rues" par une partie des chrétiens seulement. Et il ne s'agissait pas, alors, de propager les théories de sociétés d'édition.
Visiblement, cette stratégie vous a tout de même poussé à vous manifester.Edom a écrit : Que croyez-vous, qu’en disant des autres qu’ils ‘prêchent leur paroisse’ (sous-entendu qu’ils accomplissent leur ministère par intérêt) ou ‘qu’ils ont des œillères’ vous allez les "réveiller" (soi-disant) plutôt que les "blesser", leur faire découvrir le monde tel qu’il est, non pas 'blanc, gris et noir', mais en couleur ? Vous vous trompez.
Eh puis, entre nous, il est absurde d’excuser ses phrases assassines par un goût prononcé des discours percutants et brefs, sur ce forum, chacune de vos réponses fait au moins quinze lignes...
Personnellement, je ne me rends pas au domicile des Témoins de Jéhovah pour leur signaler qu'ils sont dans l'erreur ; je ne distribue pas non plus, lors de campagnes massives, des pamphlets contre les autres religions. Je ne riposte que face à ceux qui prennent le risque de tirer les premiers. Et tant pis pour vous si mes phrases sont "assassines".
En outre, je n'ai jamais prétendu avoir un "goût prononcé des discours percutants et brefs" ; où avez-vous donc lu cela ?
D'une part, je vous le répète, je ne suis pas l'apôtre Paul ; en outre, même s'il a évangélisé toutes sortes d'hommes, il a concentré la réfutation de fausses doctrines aux judaïsants et aux chrétiens.Edom a écrit : Aviez-vous également remarqué qu’il n’évangélisait pas une seule catégorie de personnes. Vous qui souhaitez sortir les hommes de leur sommeil spirituel, tentez-vous de réfuter l’enseignement religieux d’autres dénominations chrétiennes desquelles vous ne partagez pas les vues, ou restreignez-vous l'évangélisation aux Témoins de Jéhovah ?
Enfin, je ne suis pas ici pour "l'évangélisation" des Témoins de Jéhovah, mais pour discuter de certaines de leurs doctrines et pratiques.
Edom a écrit : Vous jugez la pratique "excessive", c'est donc qu'une application de l'excommunication existe selon vous. Quelle est-elle ? Quels motifs bibliques justifient l'exclusion ?
Il n'y a pas de motifs bibliques qui justifient l'exclusion ; il n'y a que des motifs organisationnels : lorsque l'on vit en société (ce qui est le cas de la grande majorité des hommes), il existe des violations, des troubles à l'ordre public, des actes intolérables qui ne peuvent qu'entraîner l'expulsion (momentanée ou définitive) de celui qui s'en rend coupable. Par exemple, dans un établissement scolaire, ce sera d'insulter ou de frapper un professeur ; dans un stade de blesser un adversaire ; dans une congrégation de voler son frère ou de violer son gosse.
Mais exclure une personne uniquement parce qu'elle a déclaré ne plus partager le même point de vue que vous, et surtout ne plus manifester envers elle la moindre politesse, je crois qu'une telle attitude n'est ni respectueuse des droits de l'Homme, ni conforme à l'esprit du christianisme.
Où voyez-vous donc, dans tous ces versets, mention de ceux qui demandent seulement à pouvoir exercer leur droit de changer d'opinion ou de religion, sans préjudice pour autrui ?Edom a écrit : La Tour de Garde citée est basée sur la Bible (je peux d'ailleurs la communiquer à qui veut). Cette revue examine nos divers enseignements, elle contient une trentaine de pages, a contrario, le Ministère du Royaume n'en contient que 8 tout au plus, c'est pourquoi il fait un renvoi vers celle-ci, plus fournie.
Je me propose également de citer l'extrait du Ministère du Royaume en entier :
“ La situation est différente si la personne exclue ou qui s’est retirée volontairement est un parent qui vit en dehors du foyer ou du cercle familial immédiat, déclare La Tour de Garde du 15 avril 1988, page 28. Il sera peut-être possible de n’avoir presque aucun contact avec lui. Même si des questions familiales rendent nécessaires des contacts, ceux-ci devraient certainement être réduits au minimum ”, conformément à l’injonction divine de “ cesser de fréquenter quiconque ” est coupable de péché et ne se repent pas (1 Cor. 5:11, Kingdom Interlinear).
Dans les quelques lignes qui précèdent, le principe d’excommunication est mentionné sur la base de la Bible avec pas moins de 4 références bibliques :
La Parole de Dieu prescrit aux chrétiens de ne pas fréquenter quelqu’un qui a été expulsé de la congrégation ou de ne pas entretenir de liens d’amitié avec lui. Elle dit : ‘ Cessez de fréquenter celui qui [quiconque, Kingdom Interlinear], appelé frère, est un fornicateur, ou un homme avide, ou un idolâtre, ou un insulteur, ou un ivrogne, ou un extorqueur, et de ne pas même manger avec un tel homme. Ôtez le méchant du milieu de vous. ’ (1 Cor. 5:11, 13). Les paroles de Jésus rapportées en Matthieu 18:17 confirment cette idée : “ [Que celui qui a été expulsé] soit pour toi comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts. ” Les auditeurs de Jésus savaient pertinemment que leurs contemporains juifs ne fraternisaient pas avec les Gentils et évitaient les collecteurs d’impôts qu’ils considéraient comme des parias. Jésus ordonnait donc à ses disciples de ne pas fréquenter ceux qui avaient été renvoyés de la congrégation. — Voir La Tour de Garde du 15 décembre 1981, pages 17-19.
3 Cela signifie que les chrétiens fidèles n’ont pas de liens d’ordre spirituel avec quiconque est expulsé de la congrégation. Mais ce n’est pas tout. Selon la Parole de Dieu, nous ne devons “ pas même manger avec un tel homme ”. (1 Cor. 5:11.) C’est pourquoi nous évitons aussi de nous détendre en compagnie d’un exclu.
4 Pouvons-nous discuter avec un exclu ? Bien que la Bible n’énumère pas toutes les situations imaginables, elle nous donne le point de vue de Jéhovah en 2 Jean 10 : “ Si quelqu’un vient vers vous et n’apporte pas cet enseignement, ne le recevez jamais chez vous et ne lui adressez pas non plus de salutation. ” À ce propos, La Tour de Garde du 15 décembre 1981, page 23, fait le commentaire suivant : “ Un simple ‘ bonjour ’ peut constituer le premier pas vers une conversation et peut-être vers une amitié. Voulons-nous faire ce premier pas avec une personne exclue ? ”
Pourquoi une telle peur qu'elle refuse même le plus élémentaire des contacts humains, "un simple bonjour" ?
Je ne vous parlais pas d'avoir une dernière conversation avec votre ami, de passer en revue vos nouveaux points de divergence, et de le laisser sans vous retourner. Je vous demandais si vous continueriez à appeler "ami" un de vos anciens coreligionnaires qui aurait simplement décidé de ne plus "partager certaines vues et interprétations watchtowériennes".Edom a écrit : S’il m’"exprime simplement sa volonté de ne plus partager certaines vues et interprétations watchtowériennes", je parlerais avec lui des vues et interprétations qu’il ne partage plus et quelle que soit l’issue de notre discussion, je respecterai son choix et sa personne. Maintenant, il est clair que s’il décide d’abandonner "l’enseignement salutaire", je m'efforcerai de suivre les recommandations de l’apôtre Paul.
Pouvez-vous simplement envisager une amitié profonde qui ne reposerait pas uniquement sur quelques doctrines et pratiques uniformisées, du genre "parce que c'était lui, parce que c'était moi", et qui résisterait donc à quelques divergences de croyance ? Ou pouvez-vous même imaginer une amitié de circonstance, entre deux copains de foot, deux associés, deux parents d'élèves, qui n'aurait que faire des convictions religieuses ou de leurs changements ?
Pourquoi le changement d'opinion ou de religion, garanti comme un droit de l'Homme dans "le monde", est-il, chez les Témoins de Jéhovah le déclencheur d'une rupture quasi-totale, sur tous les plans (familiaux, amicaux, professionnel parfois) ?