Que retenez-vous de cet extrait ?medico a écrit :merci du lien mais lis quand même cela
A. C. : Pour Jéhovah, on a purement et simplement marié les consonnes de Ihvh avec les voyelles de la prononciation d’Adonaï. Les chrétiens qui ont fait cela n’ont fait que montrer leur profonde ignorance du principe biblique qui commande de ne pas prononcer I’lmprononçable. Ce qui est invraisemblable, c’est que les deux mots les plus importants de la Bible, Adonaï et Elohim, soient rayés, effacés des 1900 traductions existantes ! Au moment de réaliser ma propre traduction, je me suis aperçu qu’aucune de celles qui existaient depuis deux mille ans n’avait jusqu’alors adopté cette clé, pourtant lumineusement évidente. Ce faisant, elles vidaient la Bible de son contenu essentiel et irremplaçable, et étaient toutes entachées du plus grand sacrilège. Les traducteurs étaient pourtant avertis par le commandement : "Tu respecteras le nom d’Adonaï Elohim" commandement dont dérivent tous les autres, y compris le : "Tu ne tueras point", puisque ne pas respecter le Nom, c’est en quelque sorte tuer l’Etre de l’être. Mais il y a pire : outre ce sacrilège, le véritable drame c’est qu’on nous propose en prime, au lieu du nom d’Adonaï Elohim, son exact contraire : kurios theos, qui, en grec, désigne les dieux de l’Olympe, puis les empereurs romains qui se sont attribués le nom de dominus deus. Theos, deus, Dieu, ne sont autre que le Zeus, et le despote romain qui s’y assimile ! Chez les anglo-saxons et les normands, même confusion : Gad, Gott, dérivent de Wotan et de Tor, les dieux de la guerre ! Au Japon, depuis Saint François-Xavier, on a cherché un "équivalent" au nom d’Adonaï Elohim, et en fin de compte, comme le montre la dernière traduction oecuménique de la Bible en Japonais, on est tombé sur Kami, qui est le nom général des quelque huit millions de divinités shintoïstes. "Une de plus, une de moins..." se sera-t-on sûrement dit ! Mais on a fait là un contresens catastrophique sur la quidité, sur la nature profonde de la Bible. "Oui, me disent parfois certains de mes amis, mais lorsque I’on prie "Dieu", on ne pense pas à Zeus". Ce à quoi je réponds toujours : "Alors dites-Ie, et n’ayez pas peur d’employer les noms justes ! Ou bien, si vous pensez que les mots n’ont pas de sens, qu’ils n’ont aucun rapport essentiel avec l’être, taisons-nous, tout se vaut et rien ne vaut la peine de vivre, de parler et de prier ! Mais on ne peut raisonner ainsi et en même temps faire semblant de croire au commandement : "Tu n’élèveras pas, tu ne porteras pas le nom d’Adonaï Elohim en vain. "Ne voyez dans mes propos aucune idolâtrie du Nom.
On peut très bien adorer "Dieu", c’est à dire en fait Zeus et être un saint. On peut très bien clamer le nom d’Adonaï Elohim et être une fripouille. Le problème n’est pas là, mais se situe précisément dans ceci il ne viendrait à personne l’idée de remplacer, dans un texte philosophique grec. Theospar Adonaï ; or, personne n’est choqué outre mesure par l’inverse, pratiqué couramment. Ce qui sous-entend : hors de ma culture -gréco-latine, en l’occurrence, mais cette attitude est générale - hors de mes normes, le reste est barbare, et ne peut être assimilé qu’après être passé au crible de mes concepts, et en fin de compte, avoir été dénaturé. Les premiers qui ont "fait le coup", d’ailleurs, étaient des rabbins, ceux d’Alexandrie, qui croyaient sûrement qu’en conservant Adonaï Elohim, ils se seraient faits traiter de barbares. Ils n’avaient sans doute pas tort, mais leur intention apologétique s’est révélée profondément dénaturante. J’observe encore la même chose chez beaucoup de mes amis juifs... On comprend difficilement que le respect de la différence, de l’étranger, ne peut advenir que si on le fonde sur l’authenticité, sur le respect de la vérité profonde de chacun. Heureusement, le peuple chrétien perçoit de plus en plus, je crois, que sa vérité profonde à lui repose sur ce code génétique irremplaçable qu’est la Bible, telle qu’écrite par les Hébreux.
Que "Pour Jéhovah, on a purement et simplement marié les consonnes de Ihvh avec les voyelles de la prononciation d’Adonaï. Les chrétiens qui ont fait cela n’ont fait que montrer leur profonde ignorance du principe biblique qui commande de ne pas prononcer I’lmprononçable.", peut-être ? (loll)
Chouraqui a essayé de dégager la Bible de sa gangue gréco-latine et de lui redonner sa forme hébraïque pour manifester "sa vérité profonde". C'est un parti-pris intéressant. Cela dit, il ne va pas jusqu'à soutenir, comme vous le faites, que Jésus et les rédacteurs du Nouveau Testament auraient prononcé le Tétragramme. Au contraire, il dit : "les Hébreux, pour lire le Tétragramme, prononcent Adonaï". Ce qu'il récuse, c'est l'emploi de termes trop connotés, comme "Seigneur" ou "Dieu" ; il veut conserver l'original hébraïque, c'est-à-dire Adonaï, Elohim, IHVH, pas prononcer l'Imprononçable et encore moins dire "Jéhovah".