Irénée qui était il ?
Posté : 20 févr. 2013 01:35
On ne sait pas grand-chose sur l’enfance et la vie d’Irénée. On pense généralement qu’il naquit en Asie Mineure, entre 120 et 140 de notre ère, à Smyrne ou dans ses environs. Irénée atteste lui-même que dans sa prime jeunesse il côtoyait Polycarpe, surveillant dans la congrégation de Smyrne.
Alors qu’il étudiait sous la tutelle de Polycarpe, Irénée eut pour ami, semble-t-il, un certain Florinus. Polycarpe avait connu les apôtres. Il donnait beaucoup d’explications sur les Écritures et encourageait vivement la fidélité aux enseignements de Jésus Christ et de Ses apôtres. Mais malgré cette excellente formation biblique, Florinus accepta par la suite les enseignements de Valentin, le plus éminent promoteur du mouvement gnostique!
Irénée désirait que son ami et ancien compagnon Florinus revienne au sain enseignement biblique et s’affranchisse du valentinianisme. Il lui écrivit par conséquent une lettre, dont voici un extrait: “Ces opinions, Florinus, (...) ne sont pas d’une doctrine saine; ces opinions ne sont pas d’accord avec [celles de] l’Église et jettent ceux qui en sont persuadés dans la plus grande impiété; (...) ces opinions, les presbytres qui ont été avant nous et qui ont vécu avec les apôtres, ne te les ont pas transmises.”
S’efforçant de rappeler à Florinus l’excellente formation qu’il avait reçue aux pieds du personnage de distinction qu’était Polycarpe, Irénée poursuivit en ces termes: “Je me souviens mieux des choses de ce temps-là (...), de telle sorte que je puis dire l’endroit où s’asseyait le bienheureux Polycarpe pour parler, (...) comment il rapportait ses relations avec Jean et avec les autres qui avaient vu le Seigneur, comment il rappelait leurs paroles.”
Irénée remémora à Florinus que ce que Polycarpe enseignait, il l’avait reçu “des témoins oculaires de la vie du Verbe, [et] le rapportait conformément aux Écritures”. Il lui dit encore: “Ces choses, alors aussi, par la miséricorde de Dieu qui est venue sur moi, je les ai écoutées avec soin et je les ai notées non pas sur du papier, mais dans mon cœur; et toujours, par la grâce de Dieu, je les ai ruminées avec fidélité, et [concernant le valentinianisme] je puis témoigner en face de Dieu que si ce presbytre bienheureux et apostolique [Polycarpe] avait entendu quelque chose de semblable [à ce que tu dis, Florinus], il aurait poussé des cris et se serait bouché les oreilles (...). Et il se serait enfui du lieu dans lequel, assis ou debout, il aurait entendu de telles paroles.”
Aucun texte ne permet de savoir si Florinus tint compte de la lettre touchante et vigoureuse d’Irénée. Mais les paroles de ce dernier révèlent quel intérêt sincère il portait à un ami cher qui avait quitté la voie de la vérité et succombé à l’apostasie. — Voir 2 Thessaloniciens 2:3, 7-12.
On ignore quand Irénée s’installa en Gaule (France). En 177, il était surveillant dans la congrégation de Lyon. Si l’on en croit les textes, son ministère y fut très fructueux. En fait, l’historien Grégoire de Tours rapporte qu’en peu de temps Irénée réussit à convertir toute la ville de Lyon au christianisme. C’est sûrement là une exagération.
Contre les hérésies
L’œuvre majeure d’Irénée, “Mise en lumière et réfutation de la prétendue Gnose”, est communément désignée par le titre “Contre les hérésies”. Elle se divise en cinq livres. Les deux premiers présentent et critiquent les croyances de diverses sectes hérétiques, particulièrement l’hérésie valentinienne. Dans les trois autres livres, Irénée essaie de présenter des “arguments tirés des Écritures”.
Dans l’introduction de son troisième livre “Contre les hérésies”, Irénée écrit: “Rappelle-toi donc ce que nous avons dit dans les deux premiers livres; en y joignant le présent ouvrage, tu disposeras d’une argumentation très complète contre tous les hérétiques, et tu lutteras contre eux avec assurance et détermination pour la seule foi vraie et vivifiante, que l’Église a reçue des apôtres et qu’elle transmet à ses enfants. Le Seigneur de toutes choses a en effet donné à ses apôtres le pouvoir d’annoncer l’Évangile, et c’est par eux que nous avons connu la vérité, c’est-à-dire l’enseignement du Fils de Dieu. C’est aussi à eux que le Seigneur a dit: ‘Qui vous écoute m’écoute, et qui vous méprise me méprise et méprise Celui qui m’a envoyé.’”
Bien qu’Irénée reconnût ne pas être un bon écrivain, il était résolu à dévoiler complètement les “enseignements mauvais” du gnosticisme. Il cite et commente de nombreux versets bibliques, et pourfend magistralement les “faux enseignants” des “sectes destructrices”. (2 Pierre 2:1-3.) Il semble qu’Irénée eût du mal à compiler son ouvrage sous une forme satisfaisante. Pour quelle raison? Parce qu’il avait réuni une quantité énorme de matériaux.
L’exposé d’Irénée est manifestement le fruit de recherches longues et ardues. Ses argumentations fouillées constituent une mine de renseignements sur les origines du gnosticisme et le phénomène qu’il constituait. Les écrits d’Irénée sont aussi un recueil inestimable de certaines conceptions bibliques de ceux qui se disaient fidèles à la Parole de Dieu à la fin du IIe siècle.
Irénée réaffirme à plusieurs reprises la croyance “en un seul Dieu, Père tout-puissant, ‘qui a fait le ciel et la terre et la mer et tout ce qu’ils contiennent’, et en un seul Christ Jésus, le Fils de Dieu, qui s’est incarné pour notre salut”. Les gnostiques niaient ces faits!
S’exprimant contre le docétisme gnostique (l’enseignement selon lequel Christ ne s’est jamais manifesté sous la forme humaine), Irénée écrit: “Il fallait que Christ soit un homme, comme nous, pour nous racheter de la corruption et nous rendre parfaits. Puisque le péché et la mort apparurent dans le monde par un homme, ils ne pouvaient être effacés légitimement et à notre avantage que par un homme; non pas, bien sûr, par un individu qui n’aurait été qu’un simple descendant d’Adam et aurait donc lui-même eu besoin de la rédemption, mais par un second Adam, engendré de façon surnaturelle, un nouveau père de notre race.” (1 Corinthiens 15:45). Par ailleurs, les gnostiques étaient dualistes: ils croyaient que les choses spirituelles étaient bonnes, mais que tout ce qui est matière et chair était mauvais. Par conséquent, ils rejetaient l’homme Jésus Christ.
Partant du principe que toute chair est mauvaise, les gnostiques rejetaient aussi le mariage et la procréation, disant que c’était Satan qui en était l’auteur. Ils allaient jusqu’à attribuer la sagesse divine au serpent en Éden! Cette conception était à la base de deux attitudes extrêmes: l’ascétisme ou la satisfaction de la chair. Prétendant que le salut s’obtenait uniquement grâce au gnosticisme mystique, ou connaissance de soi, ils occultèrent la vérité de la Parole de Dieu.
Irénée, par contre, défendit entre autres la croyance au Millénium et montra qu’il avait une certaine intelligence de la perspective d’une vie future sur la terre. Il s’efforça d’unir les factions montantes de son époque en maniant la puissante Parole de Dieu. On voit d’ailleurs généralement en lui un esprit lucide, perspicace et plein de bon sens.
Bien que certains considèrent Irénée (qui mourut vers l’an 200) comme un défenseur des vraies doctrines de la foi chrétienne, il faut se rappeler qu’il vécut à une époque mouvementée et marquée par l’apostasie annoncée. Ses argumentations sont parfois assez vagues, voire contradictoires. Néanmoins, nous accordons un grand prix au témoignage des hommes qui ont hardiment défendu la Parole écrite et inspirée de Dieu plutôt que les traditions humaines.
Alors qu’il étudiait sous la tutelle de Polycarpe, Irénée eut pour ami, semble-t-il, un certain Florinus. Polycarpe avait connu les apôtres. Il donnait beaucoup d’explications sur les Écritures et encourageait vivement la fidélité aux enseignements de Jésus Christ et de Ses apôtres. Mais malgré cette excellente formation biblique, Florinus accepta par la suite les enseignements de Valentin, le plus éminent promoteur du mouvement gnostique!
Irénée désirait que son ami et ancien compagnon Florinus revienne au sain enseignement biblique et s’affranchisse du valentinianisme. Il lui écrivit par conséquent une lettre, dont voici un extrait: “Ces opinions, Florinus, (...) ne sont pas d’une doctrine saine; ces opinions ne sont pas d’accord avec [celles de] l’Église et jettent ceux qui en sont persuadés dans la plus grande impiété; (...) ces opinions, les presbytres qui ont été avant nous et qui ont vécu avec les apôtres, ne te les ont pas transmises.”
S’efforçant de rappeler à Florinus l’excellente formation qu’il avait reçue aux pieds du personnage de distinction qu’était Polycarpe, Irénée poursuivit en ces termes: “Je me souviens mieux des choses de ce temps-là (...), de telle sorte que je puis dire l’endroit où s’asseyait le bienheureux Polycarpe pour parler, (...) comment il rapportait ses relations avec Jean et avec les autres qui avaient vu le Seigneur, comment il rappelait leurs paroles.”
Irénée remémora à Florinus que ce que Polycarpe enseignait, il l’avait reçu “des témoins oculaires de la vie du Verbe, [et] le rapportait conformément aux Écritures”. Il lui dit encore: “Ces choses, alors aussi, par la miséricorde de Dieu qui est venue sur moi, je les ai écoutées avec soin et je les ai notées non pas sur du papier, mais dans mon cœur; et toujours, par la grâce de Dieu, je les ai ruminées avec fidélité, et [concernant le valentinianisme] je puis témoigner en face de Dieu que si ce presbytre bienheureux et apostolique [Polycarpe] avait entendu quelque chose de semblable [à ce que tu dis, Florinus], il aurait poussé des cris et se serait bouché les oreilles (...). Et il se serait enfui du lieu dans lequel, assis ou debout, il aurait entendu de telles paroles.”
Aucun texte ne permet de savoir si Florinus tint compte de la lettre touchante et vigoureuse d’Irénée. Mais les paroles de ce dernier révèlent quel intérêt sincère il portait à un ami cher qui avait quitté la voie de la vérité et succombé à l’apostasie. — Voir 2 Thessaloniciens 2:3, 7-12.
On ignore quand Irénée s’installa en Gaule (France). En 177, il était surveillant dans la congrégation de Lyon. Si l’on en croit les textes, son ministère y fut très fructueux. En fait, l’historien Grégoire de Tours rapporte qu’en peu de temps Irénée réussit à convertir toute la ville de Lyon au christianisme. C’est sûrement là une exagération.
Contre les hérésies
L’œuvre majeure d’Irénée, “Mise en lumière et réfutation de la prétendue Gnose”, est communément désignée par le titre “Contre les hérésies”. Elle se divise en cinq livres. Les deux premiers présentent et critiquent les croyances de diverses sectes hérétiques, particulièrement l’hérésie valentinienne. Dans les trois autres livres, Irénée essaie de présenter des “arguments tirés des Écritures”.
Dans l’introduction de son troisième livre “Contre les hérésies”, Irénée écrit: “Rappelle-toi donc ce que nous avons dit dans les deux premiers livres; en y joignant le présent ouvrage, tu disposeras d’une argumentation très complète contre tous les hérétiques, et tu lutteras contre eux avec assurance et détermination pour la seule foi vraie et vivifiante, que l’Église a reçue des apôtres et qu’elle transmet à ses enfants. Le Seigneur de toutes choses a en effet donné à ses apôtres le pouvoir d’annoncer l’Évangile, et c’est par eux que nous avons connu la vérité, c’est-à-dire l’enseignement du Fils de Dieu. C’est aussi à eux que le Seigneur a dit: ‘Qui vous écoute m’écoute, et qui vous méprise me méprise et méprise Celui qui m’a envoyé.’”
Bien qu’Irénée reconnût ne pas être un bon écrivain, il était résolu à dévoiler complètement les “enseignements mauvais” du gnosticisme. Il cite et commente de nombreux versets bibliques, et pourfend magistralement les “faux enseignants” des “sectes destructrices”. (2 Pierre 2:1-3.) Il semble qu’Irénée eût du mal à compiler son ouvrage sous une forme satisfaisante. Pour quelle raison? Parce qu’il avait réuni une quantité énorme de matériaux.
L’exposé d’Irénée est manifestement le fruit de recherches longues et ardues. Ses argumentations fouillées constituent une mine de renseignements sur les origines du gnosticisme et le phénomène qu’il constituait. Les écrits d’Irénée sont aussi un recueil inestimable de certaines conceptions bibliques de ceux qui se disaient fidèles à la Parole de Dieu à la fin du IIe siècle.
Irénée réaffirme à plusieurs reprises la croyance “en un seul Dieu, Père tout-puissant, ‘qui a fait le ciel et la terre et la mer et tout ce qu’ils contiennent’, et en un seul Christ Jésus, le Fils de Dieu, qui s’est incarné pour notre salut”. Les gnostiques niaient ces faits!
S’exprimant contre le docétisme gnostique (l’enseignement selon lequel Christ ne s’est jamais manifesté sous la forme humaine), Irénée écrit: “Il fallait que Christ soit un homme, comme nous, pour nous racheter de la corruption et nous rendre parfaits. Puisque le péché et la mort apparurent dans le monde par un homme, ils ne pouvaient être effacés légitimement et à notre avantage que par un homme; non pas, bien sûr, par un individu qui n’aurait été qu’un simple descendant d’Adam et aurait donc lui-même eu besoin de la rédemption, mais par un second Adam, engendré de façon surnaturelle, un nouveau père de notre race.” (1 Corinthiens 15:45). Par ailleurs, les gnostiques étaient dualistes: ils croyaient que les choses spirituelles étaient bonnes, mais que tout ce qui est matière et chair était mauvais. Par conséquent, ils rejetaient l’homme Jésus Christ.
Partant du principe que toute chair est mauvaise, les gnostiques rejetaient aussi le mariage et la procréation, disant que c’était Satan qui en était l’auteur. Ils allaient jusqu’à attribuer la sagesse divine au serpent en Éden! Cette conception était à la base de deux attitudes extrêmes: l’ascétisme ou la satisfaction de la chair. Prétendant que le salut s’obtenait uniquement grâce au gnosticisme mystique, ou connaissance de soi, ils occultèrent la vérité de la Parole de Dieu.
Irénée, par contre, défendit entre autres la croyance au Millénium et montra qu’il avait une certaine intelligence de la perspective d’une vie future sur la terre. Il s’efforça d’unir les factions montantes de son époque en maniant la puissante Parole de Dieu. On voit d’ailleurs généralement en lui un esprit lucide, perspicace et plein de bon sens.
Bien que certains considèrent Irénée (qui mourut vers l’an 200) comme un défenseur des vraies doctrines de la foi chrétienne, il faut se rappeler qu’il vécut à une époque mouvementée et marquée par l’apostasie annoncée. Ses argumentations sont parfois assez vagues, voire contradictoires. Néanmoins, nous accordons un grand prix au témoignage des hommes qui ont hardiment défendu la Parole écrite et inspirée de Dieu plutôt que les traditions humaines.