C'est excellent, les preuves scripturales avaient déjà été donnés et maintenant les éléments historiques viennent confirmé cela.Edom a écrit :
Le débat engagé sur le collège central a fait fumer les claviers. Chacun des participants a de bonnes raisons (qu'il a développées, Bible en main) de souscrire à sa thèse. Que dire de plus ? Eh bien que l'histoire, contrairement à ce que pense certain(e) témoigne en faveur d'un corps dirigeant au Ier siècle.
Récemment, un ami (merci Didier) m'a fait part de quelques recherches qu'il avait effectuées sur la question. Ci-dessous, je relaie ses informations qui ne manqueront pas de vous intéresser, j'en suis sûr :
Commentant le passage d'Actes 15:4, un ouvrage fait remarquer : "L'assemblée entière de la congrégation à Jérusalem comprenait son propre corps dirigeant [ou collège d'anciens], lequel était distinct des apôtres et des anciens constituant le corps dirigeant [ce que nous appelons "collège central"] à la tête de l'Eglise [entière]." - Exegetical Dictionary of the New Testament ; vol. 1, p. 413 ; H. R. Balz; G. Schneider.
Dans son livre St Paul the Traveler and the Roman Citizen, W. M. Ramsay écrit au sujet de la controverse mentionnée en Actes chap. 15 : "On a résolu d'envoyer des délégués auprès du corps dirigeant de l'Eglise à propos de cette question (...) La résolution impliquait clairement le fait de reconnaître que Jérusalem était le centre administratif de l'Eglise (...) Avec la vision d'un homme d'état et celle d'un organisateur, il [Paul] vit que l'Eglise, en tant que corps unifié et organisé, avait un centre administratif, et qu'une Eglise composée de différentes parties ne pourrait être unifiée sans un tel centre" - Chap. VII . Un peu plus loin, ce bibliste précise à propos de Luc : "Il considérait les apôtres comme le corps dirigeant permanent à Jérusalem, et dans son estime, ils surpassaient de loin tout autre corps administratif dans l'Eglise primitive. " - Chap. XVI
Parlant de l'organisation des premiers chrétiens, le bibliste Frederick Fyvie Bruce écrivit : "A partir du milieu des années quarante [au 1° siècle], nous pouvons discerner un changement radical dans le modèle d'administration de l'église à Jérusalem. La direction des apôtres n'est pas mise de côté, mais cette direction est exercée maintenant sur le domaine étendu du christianisme [l'ensemble des églises], et les affaires locales de l'église de Jérusalem sont gérées par un collège d'anciens. Nulle part il n'est précisé combien d'anciens il y avait, mais si leur institution se modelait sur celle du Sanhédrin juif, il a pu très bien y en avoir soixante-dix. Cet effectif n'aurait pas été trop important pour l'administration efficace d'une communauté qui comptait des dizaines de milliers de membres, selon Actes 21:20 (...) Cependant, peu importe les mains entre lesquelles était cette administration, et peu importe le nom par lequel le corps dirigeant fut appelé : un gouvernement permanent fut reconnu dès le départ pour être sollicité en vue du bien-être de l'église. L'alternative au gouvernement dans l'église, comme dans l'état, c'est l'anarchie" - The Church of Jerusalem
D'ailleurs, bien que ce "corps dirigeant" ait disparu après la destruction de Jérusalem en 70 de notre ère, ses instructions demeuraient une référence pour la plupart des chrétiens. Conformément à l'interdiction relative à la consommation du sang, renouvelée par le concile des apôtres et des anciens réunis à Jérusalem (Actes chap. 15), Tertulien (II - III°s.) rapporte que les chrétiens ‘ne regardaient pas même le sang des animaux comme un des mets qu’il est permis de manger et ils s’abstenaient de bêtes étouffées et de bêtes mortes d’elles-mêmes' (Apologétique de Tertullien, Partie I, chapitre 9, § 13).
Enfin, évoquant les controverses doctrinales qui pouvaient surgir au sein de certaines églises, Irénée de Lyon écrivit : "S'il s'élevait une controverse sur quelque question de minime importance, ne faudrait-il pas recourir aux Églises les plus anciennes, celles où les apôtres ont vécu, pour recevoir d'elles sur la question en cause la doctrine exacte ? Et à supposer même que les apôtres ne nous eussent pas laissé d'Écritures, ne faudrait-il pas alors suivre l'ordre de la Tradition qu'ils ont transmise à ceux à qui ils confiaient ces Églises ?" - Contre les hérésies ; Livre III, 4,1
Comme me le précisait mon ami, la nécessité de se référer à l'enseignement et à la tradition laissés par les apôtres étaient une évidence.
Ces témoignages sont sans conteste concluants ! Visiblement, l'idée qu'il y ait eu au Ier siècle un collège, quelle que soit son qualificatif, dirigeant, central ou autres, est fondée.
Merci pour ces très bonnes recherches. :wink: