Ecrit le 14 juil. 2008 10:34
laika a écrit :Il y a différents avis...
Bonjour, parmi tous ces avis, lequel suivrez-vous ? Lorsque j'ai été amené à me pencher sur le sujet (de la croix qui pouvait n'être qu'un poteau), je me suis finalement posé la question toute simple : "Que pensent les "professionnels" de la question, à savoir les historiens, les orientalistes (spécialistes des langues grecque¨et latine essentiellement dans le sujet qui nous intéresse) et les archéologues. Eh bien, force est de constater que s'il existe de tels spécialistes niant l'utilisation de la croix comme instrument de supplice dans l'Antiquité, ils doivent bien se cacher car il n'en est pas beaucoup qui s'expriment dans ce sens (celui de la Watchtower).
"le mot grec stauros rendu par 'croix' dans les Bibles actuelles désigne essentiellement un 'poteau' ou 'pieu', sans barre transversale, et que ce n'est que plus tard qu'il en est venu à s'appliquer à une croix."
À quelle époque, selon vous, le mot
stauros est venu s'appliquer au signifié "croix" ? Savez-vous que le terme latin
crux signifiait "pieu", "poteau", "piquet" et qu'en aucun cas il ne désignait une croix ?
En fait, vous avez raison : c'est forcément par la suite que le sinifiant
stauros a désigné le signifié "croix" dans la langue grecque classique. Et c'est par un glissement sémantique que cette signification nouvelle est apparue dans la langue grecque. Voici quelles sont mes propres observations sur ce sujet :
1. il n'existe aucun terme dans le grec classique rendant le mot "croix", c'est-à-dire un assemblage de poutres dont l'une est fixée en travers de l'autre ;
2. ce que nous appelons "croix" était donc composée de deux pièces dont l'une, la principale, était fichée dans le sol : c'est le fameux
stauros ; tandis que l'autre (ce que les Romains appelaient le
patibulum) était posée contre le piquet. Étant donné que la pièce principale de cet assemblage était le
stauros, les Grecs ne se sont pas souciés de lui donner un signifiant particulier.
"Joseph Franklin Rutherford, le deuxième président de la Société Watchtower a critiqué le récit traditionnel de la mise en croix parce que « les Celtes païens adoraient la croix bien longtemps avant la [naissance] et la mort de Christ »"
"Plutôt que de considérer le poteau de supplice sur lequel Jésus fut cloué comme une relique digne d’être adorée, les Chrétiens Juifs, comme Simon Pierre, l’auraient considérée comme une chose abominable. (...) Les Chrétiens Juifs auraient dont tenu pour maudit et haïssable le poteau sur lequel Jésus avait été exécuté. (...) Rien ne prouve donc que Jésus Christ ait été crucifié sur deux pièces de bois se coupant à angle droit"
(Extrait de wikipédia)
Et il avait entièrement raison : il est inconcevable que les chrétiens aient pris comme symbole la croix, machine qui a servi au supplice de Celui dont ils se proposaient d'être les témoins dans le monde (qui les entoure). En revanche, la théologie autour de la croix est née naturellement, quand le choc, le traumatisme de cette exécution est passée, c'est-à-dire le temps de quelques générations. Mais le fait de ne pas prendre pour symbole la croix ne revient pas à nier que Jésus a été exécuté sur une croix.
En fait l'église a de tout temps utilisé dans ses rites des coutumes païennes, faisant des compromis pour attirer du monde dans leurs chapelles..
Écoutez, là vous avez déjà le premier argument, parmi toute la panoplie censée le démontrer, qui tombe à l'eau. On ne peut pas reprocher aux Romains d'avoir utilisé un engin de forme païenne pour exécuter un individu qui ne comptait pas pour eux.
Si vous le souhaitez, nous pouvons d'abord discuter de l'historicité de l'utilisation de l'engin de supplice en forme de croix. Ensuite, nous pourrons débattre de l'opportunité de l'utilisation du symbole de la croix dans le rite chrétien.
Fraternellement (nous sommes chrétiens, n'est-ce pas ?),
Thiébault