Didier a écrit :
Lorsque le psalmiste (97:7) écrit: "Prosternez-vous devant lui, vous tous les dieux", excluait-il le Dieu Très-Haut de la classe des êtres divins? Non, bien sûr.
La Septante a rendu l'expression "dieux" par "anges" car ces derniers étaient perçus comme des êtres divins, des "dieux".
Vous avez la réponse à votre problème dans l'énoncé que vous faîtes, il y a une évolution de la pensée dans la Bible, quand Yahvé était un dieu supérieur aux autres dieux présidant le conseil des dieux, comme dans d'autres cosmogonies de l'époque, les dieux partagaient la même condition que lui, il s'agissait d'une monolatrie et non d'un monothéisme. Quand le monothéisme a commencé à s'imposer, et la Septante est un bon témoin de l'évolution de la pensée, alors il a fallu transformer les dieux en ange, êtres qui ne partageaient plus la condition du dieu unique, qui lui revenait à lui seul.
Ce qui nous interesse c'est la pensée telle qu'elle est matérialisée à l'époque de la rédaction de la lettre aux hébreux, pas la pensée archaïque qui n'envisageait Yahvé comme un dieu (supérieur) parmi les dieux. Dans ce passage, Yahvé était exclu de "tous les dieux"
par le contexte, il était le sujet du psaume, il y a une indication clair que Yahvé ne va pas se prosterner devant lui-même, puisqu'il est le sujet du Psaume, bref en vous faisant préciser, on en arrive à ce que je disais, il faut bien une indication dans le contexte qui vous permette de justifier votre point de vue, dans le cas d'Hébreux tout dans le contexte démontre que Jésus est différent d'un ange en tant que condition dont ce point-ci que vous évoquez sans en tirer les conséquences:
Hébreux 1:6 cite ce passage à partir de la Septante, et l'applique non pas au Dieu Très-Haut, mais à son Fils.
Et celà ne vous dérange pas ? Soit l'auteur falsifie la pensée du rédacteur des Psaumes en confondant Jésus et Dieu, soit il donne un message très clair pour interpréter tout ce chapitre, non ?
Même si le contexte n'affirme pas explicitement que Jésus est un ange, Paul a très bien pu employer l'expression "tous les anges" de la même manière que l'a fait le Psalmiste lorsqu'il écrit "tous les dieux".
Et non, puisque l'argumentation du rédacteur de Hébreux 1, qui n'est pas forcément Paul d'ailleurs, est
justement de différencier Jésus des anges auprès de ses interlocuteurs qui en faisait clairement le lapsus. A quoi servirait donc tout son raisonnement, si il voulait en fait dire le contraire de ce qu'il présente: "Les mecs, Jésus est différent des anges car il leur est supérieur et ils se prosternent devant lui, mais en fait il est un des leurs quand même"...
Le problème est similaire en Révélation 7:11 où nous lisons:
"Et tous les anges se tenaient debout autour du trône et des anciens et des quatre créatures vivantes, et ils sont tombés sur leur face devant le trône et ont adoré Dieu"; MN.
Il y a de bonnes raisons de penser que les "quatre créatures vivantes" dont il est question dans ce passage appartiennent à la communauté angélique (Rév. 4:6; Ez. 1:5-11; chap.10). La Bible de Jérusalem fait ce commentaire: "Ces vivants sont les quatre Anges qui président au gouvernement du monde physique". L'expression "tous les anges" que Jean emploie dans ce texte exclut-elle les "quatre créatures vivantes" de la communauté angélique? Non.
Il en va de même en Hébreux 1:6.
Le texte ne les présente pas comme des créatures angéliques, mais des créatures vivantes, bref dans la réalité elles sont peut-être des anges, mais toute l'apocalypse les décrit autrement, les met à part, la raison n'est peut-être pas à chercher très loin tant la littérature apocalyptique est symbolique et ne cherche pas à décrire la réalité, elles semblent être des personnifications de qualité divine, et dans ce cas le rédacteur les a mis à part, il est quand même surprenant de comparer une discussion théorique tel que Hébreux 1, ou le rédacteur parle clairement d'une chose, à savoir de la différence entre Jésus et les anges, et une prophétie apocalyptique à l'imagerie foisonnante où la logique tant temporelle que spatiale n'a que peu d'importance face à la portée symbolique.
Amicalement,
Basile