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Sur la religion, les Français restent dubitatifs »

Pour le politologue Pierre Bréchon, responsable de l’enquête sur les valeurs, les Français ont « des croyances molles » en matière religieuse

ENTRETIEN avec Pierre Bréchon , professeur de science politique à l’IEP de Grenoble
Au regard de cette enquête, comment évolue la sécularisation en France ?

Pierre Bréchon : Le processus de sécularisation continue, c’est l’enseignement essentiel de notre enquête. En 1981, 70 % des Français interrogés se déclaraient catholiques, il sont 42 % aujourd’hui. À l’inverse, les Français « sans appartenance religieuse déclarée » étaient 27 % en 1981, ils représentent aujourd’hui 50 % de la population. Depuis la première enquête, en près de trente ans, le nombre d’athées convaincus a doublé et celui des pratiquants réguliers a été divisé par deux.
Comment interprétez-vous ces résultats ?

L’évolution des indicateurs religieux est liée à l’évolution globale de la société française. Nous sommes dans une société d’individualisation. Les gens ne supportent plus de recevoir des ordres – ou ce qu’ils perçoivent comme des ordres – sur ce qu’ils doivent faire. C’est une des explications du déclin des grandes institutions religieuses. En revanche, il n’y a pas de déclin du sentiment religieux, même si on est passé de l’âge de la certitude à l’âge du « possibilisme » : les Français veulent bien croire à quelque chose en matière religieuse, mais ils restent très dubitatifs.
Le nombre d’athées n’est-il pourtant pas en hausse ?

La part des « athées convaincus » est passée de 12 % en 1999 à 17 % en 2008. La France est le pays d’Europe où la part des athées est la plus forte. Le mouvement le plus notable reste cependant la croissance de l’agnosticisme : les Français ont majoritairement des positions flottantes vis-à-vis du religieux ; ils sont souvent indifférents aux confessions, sans beaucoup d’inquiétude religieuse, avec des croyances molles.
Selon votre enquête, la pratique religieuse a cessé de baisser : est-ce une bonne nouvelle pour les Églises ?

Je ne crois pas que cette stagnation soit significative. Elle s’explique essentiellement par le fait que les musulmans (très pratiquants) ont mieux été pris en compte dans le dernier échantillon. Globalement, l’évolution de la pratique religieuse sur trente ans reste à la baisse, et cela devrait se poursuivre sous l’effet du renouvellement des générations. Aujourd’hui, la population française comporte 19 % de catholiques pratiquants (réguliers ou irréguliers), mais ils ne sont que 8 % parmi les 18-29 ans. De même, 30 % des Français interrogés déclarent ne jamais avoir connu de socialisation religieuse, mais ce chiffre monte à 52 % chez les 18-29 ans : un jeune sur deux aujourd’hui ne connaît que le non-religieux. Il est donc peu vraisemblable, sociologiquement, que la chute de la pratique s’enraye.
Existe-t-il des liens entre les valeurs mises en avant par les Français et celles vantées par le christianisme ?

Une société ne se transforme jamais complètement. La société française doit encore beaucoup à ses origines chrétiennes. Le catholicisme français, plus que d’autres catholicismes européens, a valorisé la personne et la liberté de conscience. Cette influence explique en partie le fait que la société française est plus individualisée que celles des pays du sud de l’Europe. Du côté des valeurs familiales, la valorisation de l’amour et du libre consentement dans le couple colle avec la vision catholique, de même que la valorisation de la fidélité, en hausse chez les jeunes. Mais cet héritage venu du christianisme est recomposé. La fidélité est aujourd’hui envisagée comme un contrat qui peut se rompre. Du côté des valeurs sociales, les valeurs de solidarité des Français – qui sont moyennes – s’expliquent par le fait que la France est un pays de vieille culture catholique et de vieille culture laïque. Ces deux matrices restent très présentes à la lecture des résultats.

Recueilli par Élodie MAUROT
LA CROIX

Les chiffrent sont sans appel. La question est "pourquoi?". Je pense que les mensonges enseignés par certaines "grandes" religions ne sont pas étrangers à statistiques. Les gens ont été dupés par ces religions. Ils en sont à présent déçus, ce qui est normal.

oui et les temples églises se vident chaque jour.

il y a 2 faits importants qui ne sont pas mentionnés:

A notre époque, contrairement à avant, on sait et on peut vivre tout aussi bien sans religion.
Avant, quelqu'un qui ne croyait pas, était vu comme une personne peu fréquentable ou sans morale.
On sait maintenant que réussir sa vie, être épanoui ,avoir une ethique et une morale, ne passent pas automatiquement par la case religion.

Le deuxième point est qu'à l'époque, la religion representait un certain pouvoir, et donc, les personnes ne disaient rien de mal sur les religions, même s'ils s'en foutaient royalement! Le curé du village, c'était quelqu'un et la messe, il fallait y être vu, donc on était toujours très "lisse" sur le sujet. Lors des 1ers sondages sur le sujet, on en était encore là et les gens disaient surtout ce qui était bon d'être dit.

Aujourd'hui, le pouvoir religieux étant diminué et ayant donc, moins d'emprise, il est critiqué car il n'a plus de poids réel.
Mais à toute époque, il y a eu beaucoup de non-religieux, mais on ne le disait pas. Donc mefions nous des vieux sondages qui ne reflettaient pas la vérité.
On peut penser, finalement, que la baisse est due à plus d'honneteté de la part des sondés.

De loup bleu:

Mais à toute époque, il y a eu beaucoup de non-religieux, mais on ne le disait pas. Donc mefions nous des vieux sondages qui ne reflettaient pas la vérité.

mmmm....
Et c'est les non religieux des siècles passés qui te l'ont dit ?

Il y avait quand même plus de monde avant dans les églises. Il suffit de demander à une personne qui a la soixantaine.

Nhoj a écrit :Il y avait quand même plus de monde avant dans les églises. Il suffit de demander à une personne qui a la soixantaine.

C'est clair! Qui irait le nier

Je me souviens lors de la naissance de mon 2ème fils, j'ai voulu rendre témoignage à la travailleuse familiale qui venait aider, à l'époque elle mettait toutes les religions dans le même sac...et elle, de me rétorquer:

" Non, non la religion ça ne m'interesse pas, quand on voit les trésors qu'il y a au Vatican et ds quel luxe ces gens là vivent c'est scandaleux! après ils osent passer chez moi pour le denier du culte, moi qui n'arrive pas à joindre le deux bouts. Mais de qui ils se moquent!!!
Ils nous prennent vraiment pour des imbéciles!! "

Oui les grandes religions trompent le peuple, d'une manière ou d'une autre, plus ou moins mais il y a tjs des choses inadmissibles qui restent en travers, les gens ne sont pas dupes.

en effet nhoj, c'est vrai, les eglises étaient remplies.

Mais y allaient-ils par conviction ou par habitude, pour la forme?....
C'était aussi un lieu de rendez-vous et de convivialité.

Ceci dit, il est un fait indiscutable: plus une société est prospere et moderne, plus la religion perd de son poids.
Il suffit de regarder les pays où la religion est très présente: la plupart sont des pays pauvres.

Exception bien sur des etats unis où tout et n'importe quoi est une religion.

le monde est mons religieux c'est in fait pourtant il n'est pas plus heureux pour autant.

c'est vrai, mais le bonheur ne dépend pas forcemment et uniquement de la religion..... ET HEUREUSEMENT !

loupbleu a écrit :c'est vrai, mais le bonheur ne dépend pas forcemment et uniquement de la religion..... ET HEUREUSEMENT !

et heureusement qu'il ne dépend pas de l'athéisme. :D

loupbleu a écrit :il y a 2 faits importants qui ne sont pas mentionnés:

A notre époque, contrairement à avant, on sait et on peut vivre tout aussi bien sans religion.
Avant, quelqu'un qui ne croyait pas, était vu comme une personne peu fréquentable ou sans morale.
On sait maintenant que réussir sa vie, être épanoui ,avoir une ethique et une morale, ne passent pas automatiquement par la case religion.

Le deuxième point est qu'à l'époque, la religion representait un certain pouvoir, et donc, les personnes ne disaient rien de mal sur les religions, même s'ils s'en foutaient royalement! Le curé du village, c'était quelqu'un et la messe, il fallait y être vu, donc on était toujours très "lisse" sur le sujet. Lors des 1ers sondages sur le sujet, on en était encore là et les gens disaient surtout ce qui était bon d'être dit.

Aujourd'hui, le pouvoir religieux étant diminué et ayant donc, moins d'emprise, il est critiqué car il n'a plus de poids réel.
Mais à toute époque, il y a eu beaucoup de non-religieux, mais on ne le disait pas. Donc mefions nous des vieux sondages qui ne reflettaient pas la vérité.
On peut penser, finalement, que la baisse est due à plus d'honneteté de la part des sondés.

C'est une analyse bien plus objective que celle de Njoh qui donne la faute à "la fausse religion" (expression insupportable d'ailleurs).

clifbarns"]

le sujet est bien sur la religion et le peu de cas que les français en font .
c'est un constat objectif.

André Malrault disait : "le XXIème siècle sera ou ne sera pas spirituel".

Le mot "religion" - je dois le dire - me déplait profondément. Cela peut faire penser à un système de pensées, à une organisation pyramidale, sans âme, légaliste et sans charité.
Sans faire sa propre religion, je pense que la conversion est l'oeuvre de l'Esprit Saint. Nous sommes un peu comme Saül (futur Paul) sur le chemin de Damas...
On pourra dénigrer des églises. Il ne faut pas perdre de vue qu'elle est toujours dirigée par des hommes, qui, par définition, sont des pécheurs et loin d'être parfaits. Donc, n'attendons pas la perfection d'une organisation religieuse quelle qu'elle soit, mais prions sans cesse....

Notez que malraux parle de spiritualité:
beaucoup de gens font l'amalgame entre spiritualité et religion, hors, on peut être spirituel sans religion, on peut être religieux sans spiritualité et enfin on peut être religieux et spirituel.
Donc Malraux parlait de spiritualité, dans son sens large, sans forcemment y rattacher une religion.