Ecrit le 10 oct. 2008 11:39
Thiebault a écrit :
Je ne comprends pas ce que tu insinues ici.
Pour ma part, il est tout à fait concevable que les Pères conciliaires à Carthage n'aient pas pu vérifier que Jean le fils de Zébédée n'ait pas été l'auteur de l'Évangile étant donné que le four à micro-ondes n'existait pas, pas plus que la montre gousset d'ailleurs. Tiens, la méthode historico-critique n'était pas encore lancée non plus, il fallait attendre encore quelques siècles...
Exactement. Ils ont appliqué la selection des livres pour le canon suivant l'avis théologique majoritaire de l'époque. En faisant parjure Tatien, Origène ou même Tertullien pour Hénoch. Mais bon, comme ceux-ci (surtout les 2 derniers) avaient été excommuniés, autant oublier ce qu'ils disaient à ce sujet.
La réalité, c'est que l'ensemble s'est basé sur Eusèbe de Césaré qui en manière d'histoire et d'authentification est le "medico" de l'exégèse de l'époque !
L'intéret d'un livre n'était pas l'authenticité mais de quelle manière il était accepté dans les Eglises proto-orthodoxes de l'époque. Les épitres de Paul ne sont pas connues par les pères avant Marcion. MAis à quoi bon se battre contre des épitres répandues dans la majorité des Eglises 200 ans plus tard qui nous font un peuple Juif déicide qui dédouane les romains d'avoir sacrifié le dieu Jésus ?
Donc, que les Pères conciliaires ayant fixé le canon que nous observons toujours aient attribué l'Évangile à Jean fils de Zébédée se soient trompés quant à l'auteur n'implique pas :
1) qu'il s'agit d'un faux ;
Le faux et le vrai n'a aucun sens à cette époque. La pseudépigraphie est un sport et la propriété intellectuelle n'existe pas.
2) qu'il n'a pas été inspiré ;
La on est dans la foi, je n'y rentre pas car tu m'as déclaré trisomique 21 sur le sujet.
3) que les faits qu'ils relatent ne se sont pas produits.
Je suis d'accord.
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première Guerre juive (70)
Vois-tu ces grandes constructions ?Il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. (Mc 13.2, Mt 24.2, Lc 21.6)
Les Romains viendront et détruiront notre lieu saint et notre nation. (Jn 11.48)
Le roi fut courroucé et dépêcha ses troupes qui firent périr ces meurtriers et incendièrent leur ville. (Mt 22.6)
Argutie trouvée sur le Net (La datation des Evangiles, Philippe Rolland, La Revue Réformée)
Il s'agit d'un cliché littéraire et non d'une prédiction ex-eventu.
D'accord, mais rien dans la situation politique juive des années 30 ne permet de prédire une telle catastrophe en 70. Les Juifs arrivent à faire relever les gouverneurs qui leur déplaisent. En 41, Agrippa récupère le trône d'Hérode. Il faudra attendre l'incendie de Rome (64) pour que des fanatiques s'imaginent que c'est un signe du Ciel et qu'il est temps de mettre la Judée à feu et à sang. Ils commencent par écraser les troupes de Gallus en 66. Des volontaires juifs accourent de tout l'Empire persuadés que Dieu est à leurs côtés. S'il faut quatre ans aux Romains pour soumettre un pays grand comme l'Aquitaine, c'est que le moral des insurgés est plutôt bon. Peut-être vers 69 un prophète aurait pu dire :
Les Romains ont massacré cinq cent mille Juifs ? Je sens que ça va mal finir...
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deuxième Guerre juive (138)
Quand vous verrez l'abomination de la désolation dressée où il ne faut pas- que celui qui fait la lecture aux fidèles comprenne -
[il s'agit de l'installation par Hadrien d'une statue de Jupiter dans le Temple restauré par ses soins]
alors que ceux qui sont en Judée fuient dans les montagnes. (Mc 13.14)
Pour la critique interne, on y trouve une allusion à Bar Kochéba, reconnu Messie par Rabbi Akiba, et écrabouillé par Hadrien en 135 :
Je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas;
Qu'un autre vienne en son propre nom, celui-là vous le recevrez. (5.43)
Maintenant, dans la critique littéraire, on reconnait plusieurs couches de composition. J'aimerai savoir à partir de quand tu établis que c'est Jésus ton Maitre qui te parle où si ce n'est pas les sagesses d'un juif dissident de la synagogue en 140...